Nous sommes arrivés dimanche en début d'après-midi à Las Palmas sur l'île de Gran Canaria.

Partis de la Graciosa samedi midi, avec un vent modéré de N, nous naviguons à la voile une bonne partie de l'après-midi. Nous voyons s'éloigner les collines dorées de la Graciosa et les montagnes volcaniques noires de Lanzarote en face. Quelle belle escale cette île !

Au loin se forment de gros nuages et vers 19h nous percevons le bruit d'un orage... le début d'une nuit mouvementée : 3 heures plus tard, devant nous à tribord (heureusement pour nous à plus de 25 milles image radar à l'appui) foudre et éclairs déchirent le ciel. Nous décidons de couper notre électronique, et en "petits joueurs", sans vraiment savoir si le vent allait monter brusquement, nous affalons la grand voile et poursuivons sous génois + moteur histoire d'être prêts à réduire le génois rapidement.
Nous tentons ensuite d'aller à l'opposé des orages, mais dans une nuit d'encre, tout n'est pas si facile. Mieux vaut prévenir que guérir ! Il semble que les orages se déplacent souvent à l'opposé des vents synoptiques et c'est surtout la mer qui attire la foudre plus que le mât (dixit un bon bouquin FFV!).
Ciel d'orage
Partis pour une nav de 24h, annoncée tranquille avec 10-15 nœuds de N, nous avons droit à des sautes de vent : 10 nœuds de N à la sortie du chenal de Graciosa et Fuerteventura, 15 à 25 nœuds de SE vers 22h, puis retour d'un vent de N/NO de 20 nœuds vers 3h. Une nuit assez stressante : nous avions peur de mettre à mal l'électronique. Vivre un orage à terre est facile (hormis à 3000 m en montagne...!), le vivre en mer est une toute autre expérience : pas moyen de s'abriter, surtout avec un mât de 17m pointant vers le ciel, même si dans l'absolu il y a peu de risque, cela reste psychologique !

Au matin, nous apercevons le Teide, plus haut sommet volcanique de Tenerife, ainsi que les montagnes de Gran Canaria au soleil levant. Nous mettons quelques heures pour atteindre Las Palmas dans une mer courte avec un vent de NO de 20-25 noeuds forcissant.

Cette escale nous permet d'accueillir Martine, la maman de Clara, venue nous rejoindre pour une dizaine de jours aux Canaries. Elle est maintenant installée dans la cabine arrière tribord et découvre le fonctionnement du thermocouple de la gazinière pour nous cuisiner des petits plats.

Las Palmas ressemble un peu à la Corogne. Elle fait partie des 10 plus grandes villes espagnoles et il n'y a aucune comparaison avec le havre de paix de la Graciosa... Nous trouvons un beau marché avec plein de fruits frais des Canaries pour accompagner les bonites pêchées durant notre navigation (3 en tout !).P1080090.jpg
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Pour consoler Jean-Philippe de ne pas avoir pêché de dorade coryphène, notre voisin de ponton allemand Rolph (voilier Orpheus) nous propose des morceaux choisis d'une dorade coryphène de 25 kg qu'il a attrapée en venant à Las Palmas. Voici le film de la capture du poisson par Rolph. Ame sensible s'abstenir !