Après 7 jours et 18h de navigation, nous voici arrivés au
Cap Vert, pour une brève escale afin de récupérer Antoine et Martin, qui nous
rejoignent dès samedi matin pour transater avec nous.
La navigationNous avons choisi de partir de Las Palmas le mardi 25 en fin
de journée, une nouvelle petite dépression arrivant sur les Canaries avec des
vents de SO. Il nous fallait sortir de la zone rapidement afin de ne pas nous
retrouver coincés à Las Palmas. Au dire de beaucoup de Canariens, la météo est
particulièrement détraquée, en général à cette période de l'année, il n'y a pas
beaucoup de vents de sud. Après 2,5 jours de près dans une mer agitée avec 2 à 3 mètres de houle assez
longue, nous nous sommes retrouvés dans une zone de calme, poursuivant au
moteur pendant 20h environ. Le vent est alors revenu de NE oscillant entre 10
et 24 noeuds.

Enfin les alizés tant attendus et une navigation au portant ! Du
bonheur, cette navigation sous les étoiles et un nouvel an passé en mer. Au fur et à mesure de la descente vers le sud, la chaleur
fut croissante et l'air chargé en sable en provenance d'Afrique. Attaquée en
bottes et veste de quart, la navigation se termine en short et t-shirt. Notre
arrivée à Mindelo a eu lieu de jour, dans cette baie très particulière,
entourée de montagnes à 360 degrés.
La veilleJusqu'à maintenant, nous réalisions une veille régulière
avec des quarts de 2 heures, la personne de quart se reposant par tranche de 20
minutes dans le cockpit. Pour cela nous utilisons un minuteur de cuisine. Vu du
nombre de cargos croisés (6 en 3 jours), nous avons décidé d'assurer une veille
plus light : mise en route du détecteur de radar Mer Veille, notre AIS étant
récepteur mais également émetteur indique notre position aux cargos
environnants (nous disposons d'un CTRX Carbon de chez MC Technology). Il nous
fut alors possible de dormir par tranche de 1 heure. A l'approche des côtes du
Cap Vert, nous avons alors repris une veille classique, ayant constaté que
certains cargos éteignent leur radar et AIS une fois quittées les côtes du Cap
Vert.
Mindelo
Plus rien à voir avec ce que j'ai connu lors de mon passage
à la voile en décembre 2006 : des pontons immenses et une marina flambant neuve
a pris place dans la baie.
Le mouillage reste toujours possible, avec la
possibilité de laisser son annexe à la Marina pour... 4 euros par jour !
Mindelo change peu à peu de visage, prenant une tournure business : à la
marina, l'eau (ce qu'on peut considérer comme normal vu que l'eau est rare
ici), le wifi ou encore l'électricité sont payants avec une nuitée d'environ 35
euros pour un 14m. Les gardiens d'annexe ont presque disparu, laissant la place
à un complexe piscine / bar / restaurant très « fashion » sur la
jetée.
Certaines personnes trouvent l'escale de Mindelo
inintéressante (par rapport aux autres îles). On prend pourtant ici le pouls de
la capitale d'un pays singulier. Un mélange d'Afrique et de Brésil : les peaux
sont noires, les yeux sont vert - bleu, les gens sont "cool", ouverts
aux étrangers, parlant souvent le français (bien mieux que les espagnols qui
n’alignent même pas un mot d’anglais).

Côté formalités à l'arrivée, il faut rendre visite à
l'immigration pour tamponner les passeports, puis à la police maritime pour
faire la clearance d'arrivée du voilier. Les administrations travaillent d'une
façon bureaucratique, il ne faut pas être pressé !

Ce pays en plein développement, laisse la part belle aux
investisseurs étrangers (au plus offrant bien entendu). On sent ici que les
choses vont vite, laissant souvent sur le carreau un grand nombre de locaux
qui ne profitent pas de l’essor du tourisme...

