Sommes arrivés en Guadeloupe dimanche 27 mars après une semaine en Martinique puis en Dominique à randonner avec Élisabeth et Bertrand.
Nous naviguons cette semaine entre Marie-Galante et Les Saintes en compagnie d'Armelle et Pascal et retournons à la marina du Bas du Fort à Pointe-à-Pitre le 4 avril avant de repartir pour Antigua et Barbuda puis Saint Martin où nous serons le 15 avril environ.
Plus de photos, 3 nouvelles vidéos et récits dans quelques jours. (Nous avons du retard !)
Nous
passons encore quelques jours aux Saintes, histoire de profiter pleinement de
l'archipel. Snorkeling à la plage de Pompierre, tour de l’îlet Cabrit en kayak.
Le temps est malheureusement trop calme pour faire du funboard… grrrr...
Apéros avec
Tanguy de Galapiat de passage au Saintes avec ses enfants, s’ensuit une partie
crêpes sur le bateau des mnms avec Tanguy et ses enfants ainsi que Milène et
Max avec Nico (mnms) qui séjournent 4 mois aux Antilles. Échange de conseils sur
les futures escales, spots de plongée et de funboard, discussion sur les
raisons qui nous poussent à partir voyager sur les mers ainsi que le constat
d’avoir beaucoup de chance de réaliser un tel voyage. Milène et Max partent le
lendemain vers la Martinique (on apprendra plus tard qu’ils auront pris 45
nœuds en descendant entre Dominique et Martinique puis des rafales à 60 nœuds
au mouillage de Saint Pierre). 
De retour
au bateau dans la soirée, nous trouvons un mot laissé par Catherine et François
d’Ananda, qui viennent d’arriver dans la baie des Saintes. Dès le petit
déjeuner du lendemain, nous avons plaisir à retrouver nos anciens voisins de
ponton rencontrés à Cascais. Nous changeons de mouillage pour nous rapprocher
d’Ananda, et nous trouver dans une zone plus abritée de la houle de nord qui
commence à rentrer. L’après-midi est suivie d’une plongée sur épave puis d’un
apéro et dîner promis depuis plusieurs mois ! Le lendemain, Catherine et
François reprennent la mer (merci d’être restés une soirée de plus aux
Saintes pour nous !) dans une mer agitée pour retourner sur Pointe-à-Pitre.
Un
norvégien vient juste de s’installer devant nous et pose son ancre très proche
de la nôtre. Je lui explique que son ancre ne doit pas être loin de la nôtre et
le préviens qu’il est probable que nos chaînes se croisent. Il plonge et
constate que son ancre se trouve sous un catamaran de course sur une bouée qui
évite très peu. Il lève son mouillage et me dit dans un anglais très approximatif et
sur un sale ton : « my anker was not crossing yours. I’m
leaving, so now you must be happy… ». Je lui réponds que si son
ancre et sa chaîne ne croisaient
pas la mienne, il n’avait qu’à rester ! Quelle mauvaise foi !
Nous
profitons de l’après-midi avec une bonne sieste bien méritée, en se disant
qu’il fait bon être proche du rivage, vu comment le reste du mouillage commence
à rouler… L’ensemble des voiliers cherche maintenant à se rapprocher du rivage pour
se protéger de la houle de nord qui commence sérieusement à rendre toute la
baie rouleuse. Or, pendant la sieste, j’entends notre chaîne commencer à se tendre
d’une façon anormale. Je plonge et constate que la chaîne est coincée sous une
tonne en béton… Pas le choix, il nous faut impérativement changer de mouillage
avant la nuit ou c’est la chaîne qui risque la rupture. Clara est à l’eau avec
un masque pour m’indiquer si j’arrive à débloquer la chaîne de la tonne en
avançant doucement au moteur. C’est gagné, on lève le mouillage. Mais… il est
tard et la baie est maintenant remplie de voiliers et il nous faut trouver une
autre place. On se rend au sud de la baie, la pire place qui puisse exister… 0,80 cm de houle et des
rafales à 28 nœuds… Alarme de mouillage, 50 m de chaîne pour 9 m d’eau, merci à notre ancre
Spade de 25 kg
fait magnifiquement bien son travail (incroyable cette ancre qui se plante
immédiatement et ne bouge pas). Ça bouge fort et on tente de dormir (sur une
oreille…).
Le
lendemain, aucun mal à se réveiller à 5h30 afin de partir au plus tôt de ce
lieu pour nous rendre en Dominique. Nous mettons le cap sur Portsmouth en 3h30
de navigation dans une mer très agitée et creuse, avec 30 à 35 nœuds de vent.
Trinquette et 3 ris dans la GV, nous arrivons dans la baie et sommes accueillis
par de belles rafales à plus de 40 nœuds… Nous cherchons le boat boy Albert
recommandé par Alexis et Lucie d’Arakan.
Albert nous
met sur une bouée, le sondeur indique qu’il reste 60 cm sous la quille, va pour
la nuit… « Yes man, It’s cool man, no problem man ! » me répond
Albert qui m’explique que c’est marée basse. Je plonge et constate qu’en effet,
il reste peu d’eau sous la quille, cela fait drôle. Le mouillage est très
agréable. Pas de houle, contrairement aux Saintes quittées le matin même… On
dort très paisiblement.
Albert, 45
ans, fait partie de l’association PAYS (Portsmouth Association of Yacht Security) qui rassemble une douzaine de boat boys.
Ces boat boys assurent plusieurs services tels que la prise de bouée, la visite
de la Rivière Indienne (à la rame uniquement), la lessive, le ramassage des
ordures (pas de tri ici, on décide de garder toutes nos poubelles à bord), la mise
en relation avec des guides et des chauffeurs pour réaliser des randonnées à
pied (plusieurs parcs nationaux sur l’île) ou encore des tours en mini-bus.
Albert,
ancien pêcheur, s’est converti à l’activité de boat boy depuis plus de 20 ans. Il
est père de 5 enfants et on se sent en confiance avec lui. Sportif, il nous
explique son hygiène de vie irréprochable. On a plaisir à l’inviter à bord pour
déjeuner ou dîner, et à préparer des bas de ligne de traîne puis partir pêcher avec
lui dans la baie (thon et thazards). C’est l’occasion d’échanger avec lui sur la
Dominique, sur la façon dont il gère son travail, particulièrement lors de la
saison des cyclones où la fréquentation de la baie par des voiliers de voyage
est très faible et où il n’y a donc pas d’activité. Il nous explique également
comment auparavant, lorsqu’ils n’avaient pas de moteur hors bord, ils étaient
deux à bord de la barque en bois, et devaient faire la course à la rame contre
un autre équipage pour aller accueillir en premier le voilier qui arrivait dans
la baie.
Pour vous
donner une idée de l’ambiance dans la baie : 35 degrés la journée, 27
degrés la nuit, des vendeurs viennent fréquemment voir les voiliers pour vous
proposer des fruits ou encore de la ganja locale (marijuana).
Tous les
matins, Clara a droit à la visite d’une tortue de mer… dommage que la baie soit
souillée par des déchets plastiques des locaux ou encore les nombreuses boites
de conserves jetées par les plaisanciers par-dessus bord au mouillage (sans
commentaire).
On
participe au barbecue qui se tient chaque dimanche soir, organisé par
l’association pour l’ensemble des voiliers au mouillage. Super ambiance, c’est
soirée reggae ce soir : « Yes man, it’s cool man ! ».
Aux
Saintes, on nous avait mis en garde sur la Dominique, comme un lieu dangereux,
où il ne fallait pas séjourner plus de 24 heures. Comme toujours, c’est mieux
de s’en rendre compte par soi-même… Et c’est tout l’inverse : les locaux y
sont très accueillants et nous restons dans la baie plus de 10 jours, en ayant
un peu l’impression de faire partie du paysage. Visite du fort Shirley à pied,
petit tour en mini-bus pour découvrir l’intérieur de l’île, funboard dans la
baie. Nous espérons y retourner pour réaliser plusieurs randonnées à pied, en
particulier la Vallée de la Désolation, où s’enchaîne lac bouillant et
soufrières.
Maud et Seb
d’Avanti nous ont rejoint pour deux jours, et nous les retrouvons avec grand
plaisir ! Nous avions fait leur connaissance à la Corogne puis les avions
retrouvés à Cascais au Portugal. C’est l’occasion d’échanger avec eux sur leur
expérience mémorable de traversée de l’Atlantique en 28 jours sur leur Contessa
de 26 pieds.
Nous en profitons également pour nous rendre au Carnaval qui a attaqué fort le lundi
dès 4 heures du matin. Toute la ville est en ébullition.

Ancienne
colonie anglaise, la Dominique a subi de nombreux cyclones (David en 1979 en
particulier) ce qui a fragilisé son économie qui se relève doucement. Les
habitants y sont assez pauvres, mais c’est un pays très dynamique, en pleine
évolution (on sent également l’influence des USA et de l’Angleterre dans la
culture dominicaine).

Paradis
pour les légumes et les fruits, ici pas de produits chimiques, la pluie est un
cadeau du ciel et les montagnes regorgent de goyaves, noix de coco, bananes,
mangues (ici mangées comme des pommes en France), pamplemousses, oranges,
ananas, papayes. Nous nous régalons en faisant notre marché. C’est également le
paradis des randos à pied et de l’observation de nombreuses espèces d’oiseaux
dans une nature luxuriante.

Après 10
jours passés à Portsmouth, nous nous décidons mardi 7 mars à nous rendre plus
au sud à Roseau pour faire étape afin de traverser le canal
Dominique-Martinique pour nous rendre au Marin. Après une belle navigation de 3
heures, nous arrivons à Roseau où le carnaval semble avoir occupé l’ensemble
des boat boys. La baie est très calme, bien que le mouillage soit un peu
rouleur.
Le mercredi
matin 8 mars, nous traversons vers la Martinique avec un vent de NE d’environ
25 nœuds, puis c’est pétole et nous poursuivons au moteur. Arrivés devant
Saint-Pierre, nous subissons de belles rafales de vent, puis à nouveau le vent
se calme. C’est seulement dans la baie de Fort de France que nous repartons
enfin à la voile et arrivons dans la Grande Anse d’Arlet vers 15h…
La baie n’a
plus rien à voir avec la Dominique et 80 voiliers sont au mouillage… plusieurs tortues
tentent péniblement de manger dans l’herbier entre deux ancres… superbe
spectacle en allant voir notre ancre. Clara part faire la clearance (papiers
pour les douanes) en kayak puis au retour se lance à la nage pour voir les
tortues… mais se fait violemment piquer par une méduse (sans voir aucune
tortue !).
C’est
l’occasion de retrouver Gil et Evelyne rencontrés aux Saintes que nous invitons
à dîner à bord. Jeudi 9 mars, direction le Marin en passant devant le diamant.
Nous trouvons miraculeusement une place au ponton de la marina, où il est
vivement conseillé de réserver.
Le voilier
a besoin d’un grand nettoyage et quelques menus travaux après 30 jours passés
au mouillage avant d’accueillir Elisabeth et Bertrand qui viennent nous
rendre visite.
PS :
nous n’avions pas d’accès internet en Dominique ce qui explique notre retard
dans les posts et cet article un peu long !