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Mot-clé - Dominique

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1 avril 2011

Vidéo n°8 : retour en Dominique

13 mars 2011

Vidéo n°7 : Dominique

12 mars 2011

Dominique, l'île aux trois R (Rivers, Rainbows et Romance)

Nous passons encore quelques jours aux Saintes, histoire de profiter pleinement de l'archipel. Snorkeling à la plage de Pompierre, tour de l’îlet Cabrit en kayak. Le temps est malheureusement trop calme pour faire du funboard… grrrr...La_baie_des_Saintes.jpg

Apéros avec Tanguy de Galapiat de passage au Saintes avec ses enfants, s’ensuit une partie crêpes sur le bateau des mnms avec Tanguy et ses enfants ainsi que Milène et Max avec Nico (mnms) qui séjournent 4 mois aux Antilles. Échange de conseils sur les futures escales, spots de plongée et de funboard, discussion sur les raisons qui nous poussent à partir voyager sur les mers ainsi que le constat d’avoir beaucoup de chance de réaliser un tel voyage. Milène et Max partent le lendemain vers la Martinique (on apprendra plus tard qu’ils auront pris 45 nœuds en descendant entre Dominique et Martinique puis des rafales à 60 nœuds au mouillage de Saint Pierre). DSC_0151.JPG
De retour au bateau dans la soirée, nous trouvons un mot laissé par Catherine et François d’Ananda, qui viennent d’arriver dans la baie des Saintes. Dès le petit déjeuner du lendemain, nous avons plaisir à retrouver nos anciens voisins de ponton rencontrés à Cascais. Nous changeons de mouillage pour nous rapprocher d’Ananda, et nous trouver dans une zone plus abritée de la houle de nord qui commence à rentrer. L’après-midi est suivie d’une plongée sur épave puis d’un apéro et dîner promis depuis plusieurs mois ! Le lendemain, Catherine et François reprennent la mer (merci d’être restés une soirée de plus aux Saintes pour nous !) dans une mer agitée pour retourner sur Pointe-à-Pitre.

Un norvégien vient juste de s’installer devant nous et pose son ancre très proche de la nôtre. Je lui explique que son ancre ne doit pas être loin de la nôtre et le préviens qu’il est probable que nos chaînes se croisent. Il plonge et constate que son ancre se trouve sous un catamaran de course sur une bouée qui évite très peu. Il lève son mouillage et me dit dans un anglais très approximatif et sur un sale ton : « my anker was not crossing yours.
I’m leaving, so now you must be happy… ». Je lui réponds que si son
ancre et sa chaîne ne croisaient pas la mienne, il n’avait qu’à rester ! Quelle mauvaise foi !

Nous profitons de l’après-midi avec une bonne sieste bien méritée, en se disant qu’il fait bon être proche du rivage, vu comment le reste du mouillage commence à rouler… L’ensemble des voiliers cherche maintenant à se rapprocher du rivage pour se protéger de la houle de nord qui commence sérieusement à rendre toute la baie rouleuse. Or, pendant la sieste, j’entends notre chaîne commencer à se tendre d’une façon anormale. Je plonge et constate que la chaîne est coincée sous une tonne en béton… Pas le choix, il nous faut impérativement changer de mouillage avant la nuit ou c’est la chaîne qui risque la rupture. Clara est à l’eau avec un masque pour m’indiquer si j’arrive à débloquer la chaîne de la tonne en avançant doucement au moteur. C’est gagné, on lève le mouillage. Mais… il est tard et la baie est maintenant remplie de voiliers et il nous faut trouver une autre place. On se rend au sud de la baie, la pire place qui puisse exister… 0,80 cm de houle et des rafales à 28 nœuds… Alarme de mouillage, 50 m de chaîne pour 9 m d’eau, merci à notre ancre Spade de 25 kg fait magnifiquement bien son travail (incroyable cette ancre qui se plante immédiatement et ne bouge pas). Ça bouge fort et on tente de dormir (sur une oreille…).DSC_0134.JPG
Le lendemain, aucun mal à se réveiller à 5h30 afin de partir au plus tôt de ce lieu pour nous rendre en Dominique. Nous mettons le cap sur Portsmouth en 3h30 de navigation dans une mer très agitée et creuse, avec 30 à 35 nœuds de vent. Trinquette et 3 ris dans la GV, nous arrivons dans la baie et sommes accueillis par de belles rafales à plus de 40 nœuds… Nous cherchons le boat boy Albert recommandé par Alexis et Lucie d’Arakan.P1090252.JPG
Albert nous met sur une bouée, le sondeur indique qu’il reste 60 cm sous la quille, va pour la nuit… « Yes man, It’s cool man, no problem man ! » me répond Albert qui m’explique que c’est marée basse. Je plonge et constate qu’en effet, il reste peu d’eau sous la quille, cela fait drôle. Le mouillage est très agréable. Pas de houle, contrairement aux Saintes quittées le matin même… On dort très paisiblement.

Albert, 45 ans, fait partie de l’association PAYS (
Portsmouth Association of Yacht Security) qui rassemble une douzaine de boat boys. Ces boat boys assurent plusieurs services tels que la prise de bouée, la visite de la Rivière Indienne (à la rame uniquement), la lessive, le ramassage des ordures (pas de tri ici, on décide de garder toutes nos poubelles à bord), la mise en relation avec des guides et des chauffeurs pour réaliser des randonnées à pied (plusieurs parcs nationaux sur l’île) ou encore des tours en mini-bus.P1170149.JPG
Albert, ancien pêcheur, s’est converti à l’activité de boat boy depuis plus de 20 ans. Il est père de 5 enfants et on se sent en confiance avec lui. Sportif, il nous explique son hygiène de vie irréprochable. On a plaisir à l’inviter à bord pour déjeuner ou dîner, et à préparer des bas de ligne de traîne puis partir pêcher avec lui dans la baie (thon et thazards). C’est l’occasion d’échanger avec lui sur la Dominique, sur la façon dont il gère son travail, particulièrement lors de la saison des cyclones où la fréquentation de la baie par des voiliers de voyage est très faible et où il n’y a donc pas d’activité. Il nous explique également comment auparavant, lorsqu’ils n’avaient pas de moteur hors bord, ils étaient deux à bord de la barque en bois, et devaient faire la course à la rame contre un autre équipage pour aller accueillir en premier le voilier qui arrivait dans la baie.P1090274.JPGPour vous donner une idée de l’ambiance dans la baie : 35 degrés la journée, 27 degrés la nuit, des vendeurs viennent fréquemment voir les voiliers pour vous proposer des fruits ou encore de la ganja locale (marijuana).
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Tous les matins, Clara a droit à la visite d’une tortue de mer… dommage que la baie soit souillée par des déchets plastiques des locaux ou encore les nombreuses boites de conserves jetées par les plaisanciers par-dessus bord au mouillage (sans commentaire).

On participe au barbecue qui se tient chaque dimanche soir, organisé par l’association pour l’ensemble des voiliers au mouillage. Super ambiance, c’est soirée reggae ce soir : « Yes man, it’s cool man ! ».

Aux Saintes, on nous avait mis en garde sur la Dominique, comme un lieu dangereux, où il ne fallait pas séjourner plus de 24 heures. Comme toujours, c’est mieux de s’en rendre compte par soi-même… Et c’est tout l’inverse : les locaux y sont très accueillants et nous restons dans la baie plus de 10 jours, en ayant un peu l’impression de faire partie du paysage. Visite du fort Shirley à pied, petit tour en mini-bus pour découvrir l’intérieur de l’île, funboard dans la baie. Nous espérons y retourner pour réaliser plusieurs randonnées à pied, en particulier la Vallée de la Désolation, où s’enchaîne lac bouillant et soufrières.

Maud et Seb d’Avanti nous ont rejoint pour deux jours, et nous les retrouvons avec grand plaisir ! Nous avions fait leur connaissance à la Corogne puis les avions retrouvés à Cascais au Portugal. C’est l’occasion d’échanger avec eux sur leur expérience mémorable de traversée de l’Atlantique en 28 jours sur leur Contessa de 26 pieds. Nous en profitons également pour nous rendre au Carnaval qui a attaqué fort le lundi dès 4 heures du matin. Toute la ville est en ébullition.
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Ancienne colonie anglaise, la Dominique a subi de nombreux cyclones (David en 1979 en particulier) ce qui a fragilisé son économie qui se relève doucement. Les habitants y sont assez pauvres, mais c’est un pays très dynamique, en pleine évolution (on sent également l’influence des USA et de l’Angleterre dans la culture dominicaine).
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Paradis pour les légumes et les fruits, ici pas de produits chimiques, la pluie est un cadeau du ciel et les montagnes regorgent de goyaves, noix de coco, bananes, mangues (ici mangées comme des pommes en France), pamplemousses, oranges, ananas, papayes. Nous nous régalons en faisant notre marché. C’est également le paradis des randos à pied et de l’observation de nombreuses espèces d’oiseaux dans une nature luxuriante.
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Après 10 jours passés à Portsmouth, nous nous décidons mardi 7 mars à nous rendre plus au sud à Roseau pour faire étape afin de traverser le canal Dominique-Martinique pour nous rendre au Marin. Après une belle navigation de 3 heures, nous arrivons à Roseau où le carnaval semble avoir occupé l’ensemble des boat boys. La baie est très calme, bien que le mouillage soit un peu rouleur.

Le mercredi matin 8 mars, nous traversons vers la Martinique avec un vent de NE d’environ 25 nœuds, puis c’est pétole et nous poursuivons au moteur. Arrivés devant Saint-Pierre, nous subissons de belles rafales de vent, puis à nouveau le vent se calme. C’est seulement dans la baie de Fort de France que nous repartons enfin à la voile et arrivons dans la Grande Anse d’Arlet vers 15h… P1090353.JPGLa baie n’a plus rien à voir avec la Dominique et 80 voiliers sont au mouillage… plusieurs tortues tentent péniblement de manger dans l’herbier entre deux ancres… superbe spectacle en allant voir notre ancre. Clara part faire la clearance (papiers pour les douanes) en kayak puis au retour se lance à la nage pour voir les tortues… mais se fait violemment piquer par une méduse (sans voir aucune tortue !).P1090354.JPG
C’est l’occasion de retrouver Gil et Evelyne rencontrés aux Saintes que nous invitons à dîner à bord. Jeudi 9 mars, direction le Marin en passant devant le diamant. Nous trouvons miraculeusement une place au ponton de la marina, où il est vivement conseillé de réserver.P1090366.JPG
Le voilier a besoin d’un grand nettoyage et quelques menus travaux après 30 jours passés au mouillage avant d’accueillir Elisabeth et Bertrand qui viennent nous rendre visite.

PS : nous n’avions pas d’accès internet en Dominique ce qui explique notre retard dans les posts et cet article un peu long !