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1 septembre 2011

Vidéo n°14 : Açores, île de Pico, Sao Jorge et Terceira

13 juin 2011

Ascension du Pico, sans papiers

La journée s'annonce pluvieuse, mais nous nous levons à 7h00 et prenons le ferry de 8h15 pour nous rendre sur l'île voisine de Pico en compagnie de Mine, Boris, Elly et Rita du cata Pégasus et Robert un sympathique Ecossais sur un Contessa 32 (tiens, tiens ! cela nous rappelle Maud et Seb, spéciale dédicace... lui aussi nous explique qu'il fait du sous-marin avec son bateau).

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Après avoir loué une voiture sur le port, nous commençons par nous perdre sur les petites routes bordées de fleurs et de murets en pierre volcanique. Les vaches et veaux paissent paisiblement dans les champs et nous regardent passer. Ambiance "soleil liquide", les nuages accompagnés de vent crachent une petite pluie fine.

Le Pico avec ses 2351 m est le plus haut sommet du Portugal. Il se trouve dans l'île de Pico, aux Açores. C'est un volcan qui domine l'archipel de son cône parfait. Le point de départ de l'ascension se trouve à 12 km de Madalena à 1200 m d'altitude. L'ascension s'effectue par la face ouest, face à l'île de Faïal.
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Nous arrivons au départ de la rando, et entrons dans la maison du parc National. Refus catégorique du fonctionnaire de laisser les enfants de Boris et Mine gravir le sommet, car les parents ne peuvent prouver que ce sont leurs enfants, n'ayant pas de papiers d'identité sur eux, laissés sur leur catamaran. Il ne fait qu'appliquer les règles. La montagne interdite est d'actualité ici. Le fonctionnaire nous explique que c'est une ascension difficile, que des personnes se perdent, ou n'arrivent pas à redescendre, les locaux étant obligés de monter pour les chercher. Cela sent le parapluie étatique et les contrats de compagnies d'assurance... Nous tentons de joindre la marina pour obtenir un document prouvant le lien parents/enfants. La marina confirme le lien, mais ne peut scanner le document et l'envoyer au parc. Ce sera un non catégorique. Pas d'ascension pour les enfants, pourtant bien équipés.
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Pour gravir le Pico, le parc national vous demande de remplir un document précisant l'identité des passagers... heu, des grimpeurs, ainsi que le nom de la personne responsable du groupe et son n° de carte d'identité. On se croirait dans un hall d'aéroport, sas de détecteurs de métaux en moins. On nous impose la visualisation d'une vidéo de 3 minutes sur les règles de sécurité et l'équipement nécessaire pour se lancer à l'assaut du sommet. Gravir le Pico sans un minimum de précaution préalable, oui c'est normal, et dans ce cas nous ne serions pas là avec nos chaussures de marche, nos vestes d'alpi, nos polaires, deux GPS (non utilisés) et des vivres.

Le parc vous remet également une sorte de téléphone / GPS, permettant de rentrer en contact avec les gardiens du parc en cas de besoin, leurs permettant également de savoir si vous êtes bien sur la trace balisée. Si vous en sortez, vous n'êtes pas couvert en cas d'accident ! On croit rêver !
Le prochain coup, on vous imposera de prendre un guide, d'avoir une assurance dédiée, de payer l'entrée du parc, d'avoir une tente et un téléphone satellite... sinon vous resterez à l'altitude du parking...

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Après ces formalités "administratives", nous prenons la décision de laisser Boris et les enfants se balader en voiture sur l'île pendant que nous gravissons le sommet. Ils tentent tout de même de nous rejoindre par un chemin détourné, mais le gardien veille, et leur impose de redescendre sous peine d'une amende de 5000 euros, la police prête à venir monter les cueillir !

Le sentier quitte vite les bois d'hortensias pour entrer dans un pierrier basaltique. Le sentier de pierre est formé par les anciennes coulées de lave de couleur noire. La montée est régulière et ne pose pas de problème. L'ascension est raide, ce qui permet de manger rapidement du dénivelé. A 1800 m, nous dépassons la mer de nuages et nous retrouvons sous un soleil magnifique ! Nous croisons des groupes de marcheurs en basket, sans veste, ni sac à dos. Sans commentaire, ils ont eux aussi rempli la paperasserie du parc avant de monter... donc tout va bien.

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A 2250 m, une caldeira apparait avec, en son centre, un cône abrupt d'une centaine de mètres de haut. L'accès au sommet est raide, mais ne présente pas de difficulté majeure, la roche étant peu friable. Le vent est fort au sommet et il faut, c'est vrai, surveiller la météo.

Le haut du sommet présente une activité volcanique visible, on sent de la vapeur s'échapper de certaines aspérités, la roche est chaude alors que l'air est frais ! Du sommet on peut (en principe !) contempler 4 autres îles de l'archipel des Açores. La vue sur la mer de nuage est splendide et nous distinguons Sao Miguel, l'île proche de celle de Pico et Faial. Nous restons quelques instants à contempler.

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La descente est rapide elle également, mais les genoux font mal...

A la descente, je remets le téléphone / GPS au fonctionnaire et lui remets également quelques ordures trouvées sur le chemin, en lui expliquant qu'il ferait mieux de s'occuper de la propreté des sentiers plutôt que d'appliquer à la lettre des règles stupides, en particulier l'identité parents/enfants. Le fonctionnaire m'explique que c'est comme cela dans d'autres pays pour gravir une montagne... Je lui réponds qu'au Népal certainement, pas encore dans les Alpes, à chacun de prendre ses responsabilités !

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