28 juin 2011
Par JP le 28 juin 2011, 13:06 - Parcours
Partis tôt dimanche matin vers 6h45, une rapide navigation depuis Velas à Sao Jorge nous permet d'arriver sur l'île de Terceira à la marina d'Angra Do Heroismo vers 15h00. Nous naviguons au travers avec un vent de nord-ouest d'environ 20 noeuds sur 53 miles. Quelques bancs de dauphins nous accompagnent, mais pas de cachalot en vue !

Nous quittons Boris et Mine et leurs enfants qui naviguent sur Pegasus, un catamaran Outremer 38/43. Avec eux nous avons passés d'excellents moment à randonner, discuter, jouer du piano (sur un clavier qu'ils avaient à bord), jouer au Kubb-Spiele, sorte de jeu de quilles allemand. Ils se rendent vers l'île de Saint Miguel plus au sud afin de rejoindre le bassin méditerranéen. Nous nous reverrons en Allemagne !
Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, la ville d'Angra Do Heroismo est particulièrement remarquable pour son architecture
coloniale des 16e et 17e siècles, ponctuée de ruelles pavées, de maisons
colorées aux balcons en fer forgé, de rues animées d'échoppes et de
restaurants. On peut admirer des demeures seigneuriales, des couvents et monastères, des églises décorées d'azulejos, un parc floral, ou encore la forêt primaire sur le Monte Brasil qui protège et domine la baie.
Nous partons cette semaine à la découverte à pied de l'île et des circuits de randonnée vers le cratère de Santa Barbara.
23 juin 2011
Par JP le 23 juin 2011, 15:37 - Parcours
Après Horta et Pico, nous voici à
São Jorge. L'île ressemble à celle de Flores avec l'air de la campagne et les
prairies remplies de vaches et chevaux. Le relief permet de magnifiques randonnées sur des
collines verdoyantes au centre de l'île, sur lesquelles on peut observer de
nombreux cratères (lorsqu’il ne pleut pas !). Notre voilier dans la petite marina de Velas. A noter que le personnel de la marina de Velas est aux petits soins avec tous les plaisanciers. La marina est toute neuve et dans un état de propreté impeccable !
Dès notre arrivée, nous piquons
une tête dans la piscine naturelle d’eau de mer de Velas. L'eau est bonne !

La côte de l'île est
particulièrement difficile d'accès, les falaises atteignant plusieurs centaines
de mètres de hauteur par endroit. Les effondrements de ces falaises ont donné
naissance à des terrasses basses à proximité de la mer, appelées Fajãs
accessibles souvent uniquement à pied.
Lundi, nous partons pour le nord
de l'île à pied avec Boris et Mine. En chemin, nous rencontrons des Portugaises qui
nous offrent du pain à l'occasion de la fête du Saint Esprit.

Cette fête
traditionnelle est l'occasion pour chaque village de se rassembler autour d'une
chapelle, dénommée « Império » (empire) avec leur confrérie respective chargée
d'organiser les festivités où de nombreuses denrées alimentaires sont distribuées aux plus nécessiteux. Ces fêtes religieuses ont lieu
habituellement de mai à septembre, et spécialement le 7e Dimanche après Pâques
(voir ci-dessous). Nous goûtons au "massa sovada" (pain sucré à base
de pâte pétrie) et au vin rouge aromatique appelée "vinho de cheiro".


Mardi, en faisant du stop, pour
marcher vers le Pico da Esperança, point culminant à 1053 m, nous faisons la
connaissance d'un paysan de 35 ans qui nous emmène voir ses veaux d'un jour
pour les nourrir puis nous conduit jusqu'au départ du circuit de randonnée avec
sa petite fille Alice âgée d’un an. Le temps est nuageux et pluvieux à 1 000m.
La vue est malheureusement bouchée dans toutes les directions.

Qu’à cela ne tienne,
nous parcourons les 17 km
sur un large sentier balisé (parfait pour faire du VTT).
L’accueil est l’un des plus
chaleureux que nous ayons reçu aux Açores. Imaginez-nous faire du stop à
l’arrière d’un pick-up, après avoir attendu sur le bord de la route à peine 5
minutes.
Le chauffeur ne vous emmène pas seulement à destination, il s’arrête
aussi à tous les points de vue pour vous faire admirer la beauté de son
île !
Ou encore des pêcheurs qui s’arrêtent pour nous prendre en stop
alors que nous n’avions pas levé le pouce. Partant à la pêche, ils nous
conduisent à la Fajã do Ouvidor dans une fourgonnette remplie de poisson séché
comme appâts.

Le soir, apéro géant avec les voiliers de passage à la marina !

Le lendemain mercredi nous partons visiter une fromagerie de Queijo de São Jorge à côté de Velas.
Quelques chiffres
Sa longueur est de 55 kilomètres et sa
largeur maximale est de 7
kilomètres. Sa superficie est de 238 km² et quelques
10 500 personnes y habitent. Les principales ressources sont l'élevage, la
culture des céréales et des fruits.

Les autres productions importantes sont la
pèche, la laine et la fromagerie. Le fromage de l'île est le plus connu des
Açores (Queijo de São Jorge) et une large part de sa production est exportée
vers l'Amérique du Nord notamment.
(Source Wikipédia)
Festivités Saint-Esprit
Lié à la mystique franciscaine et l'esprit de
bienfaisance de la reine Sainte Elisabeth du Portugal (16ème siècle), les Fêtes
du Saint-Esprit sont arrivées aux Açores avec les premiers colons. L'invocation
du Saint-Esprit au moment des catastrophes naturelles qui ont frappé l'archipel (éruptions, tremblements de terre), la vie dure des îliens et l'isolement des
îles, ont contribué à donner à cette tradition religieuse de profondes racines et à la faire
persister aux Açores, alors qu'elle a pratiquement disparu au Portugal.

En outre, les émigrants açoréens ont apporté avec eux cette dévotion au Brésil, en Amérique
et en Afrique, où les vieilles cérémonies sont reprises dans toute leur splendeur traditionnelle. Les festivités du Saint-Esprit sont également
organisées à Hawaï, où il y a une grande communauté açoréenne.
Animées d'un caractère de bienfaisance, les festivités sont destinées à distribuer de la nourriture aux nécessiteux. Tout commence le
dimanche de la Trinité avec le dessin des noms parmi les «frères» pour
déterminer qui sera le "mordomos" ou intendant des fêtes de l'année
suivante.
Le premier à être choisi garde
les insignes du Saint-Esprit (la couronne et le sceptre sur un plateau d'argent)
dans sa maison jusqu'au dimanche de Quasimodo, où les festivités commencent
avec les "balhos" ou danses accompagnées par des guitares et le chant tandis
que le "trône" du Saint-Esprit est mis en place et abondamment décoré dans
la "cabine", la chambre principale de la maison. La cérémonie du
"couronnement " a lieu ensuite à l'église paroissiale : la
couronne est placée sur la tête d'un enfant ou d'un adulte appelé
"l'empereur" qui porte en procession les symboles de sa dignité à la
maison d'une autre personne. Cette cérémonie s'appelle l'"exposition de la
couronne" et la couronne est conservée pendant une semaine dans la maison. Ensuite, chaque dimanche,
la couronne, le sceptre et la plaque sont transportés dans les maisons des
autres membres jusqu'au jour de la fête elle-même, où ils sont
exposés dans la "Imperio" (littéralement, l'empire) ou une chapelle.

Ce jour-là, de la viande de bœuf est donnée comme
offrande au Saint-Esprit. Le bœuf est préparé dans la traditionnelle "soupe Saint-Esprit" et le parfumé "Alcatra" (plat de
viande), et accompagné par différents types de pain et de "massa sovada" (pain
sucré à base de pâte pétrie). Le vin rouge aromatique appelée "vinho de
cheiro" est consommé par tous les habitants de la paroisse et de ses
visiteurs, dans une atmosphère de grande joie.

Pendant les festivités, il ne manque
jamais de "foliões" ou bouffons, qui sont chargés d'annoncer,
de diriger et d'animer les cérémonies avec des chants accompagnés de musique
sur un tambour et des cymbales, appelé "testos". Dans les paroisses
rurales, le festival se termine par une course de taureaux, "tourada une corda". Les Fêtes du Saint-Esprit débutent au
printemps et se terminent à la fin de l'été, elles apportent la joie dans toute l'île.
(Source http://www.azores.com/fr/terceira/events/evenements)
20 juin 2011
Par JP le 20 juin 2011, 15:41 - Parcours
A Faial, les quais, pontons, promenades, murets du port de plaisance
d'Horta sont recouverts des peintures figuratives et abstraites
mettant en images des marins du monde entier qui ont fait escale sur
l'île : une galerie d'art en plein air !

La tradition veut que tous les voiliers de passage laissent une marque
sur les quais. La superstition veut que l'équipage qui manque à la tradition s'expose à des risques... naturels ou pas.


Nous réalisons à notre tour notre peinture sur un mur en face du ponton. Pas évident avec une peinture peu liquide !
Le soir nous invitons tous nos amis pour un apéro géant dans le carré de notre voilier !

Le lendemain vendredi, Boris et Mine ont prévu de se rendre à Velas sur l'île de Sao Jorge. Avec l'absence de vent et un lever tardif, nous décidons de profiter encore un peu des environs d'Horta avec une balade en vélo, avec des vélos mis à disposition gratuitement par la municipalité d'Horta.

Nous rejoignons Pégasus samedi après une navigation de 20 miles au portant vers Velas sur l'île voisine de São Jorge que nous alllons découvrir cet après midi en rando à pieds et auto-stop !
13 juin 2011
Par JP le 13 juin 2011, 21:24 - Parcours
La journée s'annonce pluvieuse, mais nous nous levons à 7h00 et prenons le ferry de 8h15 pour nous rendre sur l'île voisine de Pico en compagnie de Mine, Boris, Elly et Rita du cata Pégasus et Robert un sympathique Ecossais sur un Contessa 32 (tiens, tiens ! cela nous rappelle Maud et Seb, spéciale dédicace... lui aussi nous explique qu'il fait du sous-marin avec son bateau).

Après avoir loué une voiture sur le port, nous commençons par nous perdre sur les petites routes bordées de fleurs et de murets en pierre volcanique. Les vaches et veaux paissent paisiblement dans les champs et nous regardent passer. Ambiance "soleil liquide", les nuages accompagnés de vent crachent une petite pluie fine.
Le Pico avec ses 2351 m est le plus haut sommet du Portugal. Il se trouve dans l'île de Pico, aux Açores. C'est un volcan qui domine l'archipel de son cône parfait. Le point de départ de l'ascension se trouve à 12 km de Madalena à 1200 m d'altitude. L'ascension s'effectue par la face ouest, face à l'île de Faïal.

Nous arrivons au départ de la rando, et entrons dans la maison du parc National. Refus catégorique du fonctionnaire de laisser les enfants de Boris et Mine gravir le sommet, car les parents ne peuvent prouver que ce sont leurs enfants, n'ayant pas de papiers d'identité sur eux, laissés sur leur catamaran. Il ne fait qu'appliquer les règles. La montagne interdite est d'actualité ici. Le fonctionnaire nous explique que c'est une ascension difficile, que des personnes se perdent, ou n'arrivent pas à redescendre, les locaux étant obligés de monter pour les chercher. Cela sent le parapluie étatique et les contrats de compagnies d'assurance... Nous tentons de joindre la marina pour obtenir un document prouvant le lien parents/enfants. La marina confirme le lien, mais ne peut scanner le document et l'envoyer au parc. Ce sera un non catégorique. Pas d'ascension pour les enfants, pourtant bien équipés.

Pour gravir le Pico, le parc national vous demande de remplir un document précisant l'identité des passagers... heu, des grimpeurs, ainsi que le nom de la personne responsable du groupe et son n° de carte d'identité. On se croirait dans un hall d'aéroport, sas de détecteurs de métaux en moins. On nous impose la visualisation d'une vidéo de 3 minutes sur les règles de sécurité et l'équipement nécessaire pour se lancer à l'assaut du sommet. Gravir le Pico sans un minimum de précaution préalable, oui c'est normal, et dans ce cas nous ne serions pas là avec nos chaussures de marche, nos vestes d'alpi, nos polaires, deux GPS (non utilisés) et des vivres.
Le parc vous remet également une sorte de téléphone / GPS, permettant de rentrer en contact avec les gardiens du parc en cas de besoin, leurs permettant également de savoir si vous êtes bien sur la trace balisée. Si vous en sortez, vous n'êtes pas couvert en cas d'accident ! On croit rêver !
Le prochain coup, on vous imposera de prendre un guide, d'avoir une assurance dédiée, de payer l'entrée du parc, d'avoir une tente et un téléphone satellite... sinon vous resterez à l'altitude du parking...

Après ces formalités "administratives", nous prenons la décision de laisser Boris et les enfants se balader en voiture sur l'île pendant que nous gravissons le sommet. Ils tentent tout de même de nous rejoindre par un chemin détourné, mais le gardien veille, et leur impose de redescendre sous peine d'une amende de 5000 euros, la police prête à venir monter les cueillir !
Le sentier quitte vite les bois d'hortensias pour entrer dans un pierrier basaltique. Le sentier de pierre est formé par les anciennes coulées de lave de couleur noire. La montée est régulière et ne pose pas de problème. L'ascension est raide, ce qui permet de manger rapidement du dénivelé. A 1800 m, nous dépassons la mer de nuages et nous retrouvons sous un soleil magnifique ! Nous croisons des groupes de marcheurs en basket, sans veste, ni sac à
dos. Sans commentaire, ils ont eux aussi rempli la paperasserie du parc
avant de monter... donc tout va bien.

A 2250 m, une caldeira apparait avec, en son centre, un cône abrupt d'une centaine de mètres de haut. L'accès au sommet est raide, mais ne présente pas de difficulté majeure, la roche étant peu friable. Le vent est fort au sommet et il faut, c'est vrai,
surveiller la météo.
Le haut du sommet présente une activité volcanique visible, on sent de la vapeur s'échapper de certaines aspérités, la roche est chaude alors que l'air est frais ! Du sommet on peut (en principe !) contempler 4 autres îles de l'archipel
des Açores. La vue sur la mer de nuage est splendide et nous distinguons Sao Miguel, l'île proche de celle de Pico et Faial. Nous restons quelques instants à contempler.


La descente est rapide elle également, mais les genoux font mal...
A la descente, je remets le téléphone / GPS au fonctionnaire et lui remets également quelques ordures trouvées sur le chemin, en lui expliquant qu'il ferait mieux de s'occuper de la propreté des sentiers plutôt que d'appliquer à la lettre des règles stupides, en particulier l'identité parents/enfants. Le fonctionnaire m'explique que c'est comme cela dans d'autres pays pour gravir une montagne... Je lui réponds qu'au Népal certainement, pas encore dans les Alpes, à chacun de prendre ses responsabilités !

4 juin 2011
Par JP le 4 juin 2011, 17:52 - Parcours
Après deux jours à Flores, nous voici arrivés depuis jeudi matin à Horta, sur l'île de Faial après une navigation de nuit au près.

Un grand nombre de voiliers fait étape à Horta et le peu de place dans la marina oblige les voiliers à se succéder les uns derrière les autres, à couple sur 3 voire 4 rangées. Nous sommes le 499ème voilier à entrer à Horta. Nous sommes dans le milieu de la vague, sachant qu'environ 1 200 voiliers transitent chaque année par Horta au retour des Caraïbes ou plus rarement vers le Canada ou les USA.

Une excellente ambiance règne sur les pontons qui sont tous agrémentés de fresques peintes par chaque équipage, une pratique mêlée de tradition et superstition.
Nous retrouvons dans la marina un grand nombre de voiliers croisés aux Caraïbes, entre autres Tanguy et Bernard sur Galapiat, ainsi que Mine et Boris et leurs enfants sur Pegasus.
Avec eux, l'occasion de prévoir des randonnées à pied vers le volcan Pico (2 351m) sur l'île de Pico la semaine à venir ou encore quelques apéros au Peter's Café !
2 juin 2011
Par JP le 2 juin 2011, 17:04 - Toutes nos vidéos
1 juin 2011
Par JP le 1 juin 2011, 16:39 - Parcours
Après deux semaines dans le grand bleu, nous voici dans le vert et nous retrouvons le souvenir olfactif de l'air de la campagne mêlé à celui du large, avec une température enfin tempérée d'environ 20 degrés.

Paula, une locale ayant séjourné aux USA, nous loue une voiture "Peace & Love Hello Kitty" et en profite au passage pour draguer Frédéric. Nous partons de ce pas à la découverte de l'île : paysages volcaniques, cratères remplis d'eau formant de magnifiques lacs vert, blanc et noir (tiens, cela rappelle un beau coin dans les Vosges pour les Alsaciens !), des arums qui poussent comme de la mauvaise herbe en plein champ et au bord des routes, du lichen jaune couleur paille, cascades se jetant dans de petits lacs (en particulier Poço da Alagoinha) ou dans la mer.
Agriculture et pêche traditionnelle sont les principales occupations des habitants de l'île. Nous avons même l'occasion de voir un moulin à eau en activité produisant de la farine de blé, ainsi que des machines à traire itinérantes.

Nous retrouvons l'accueil et la gentillesse des Portugais, et cela
change des Antilles : à Faja Grande, le patron d'un excellent petit
restaurant de poisson avec vue sur mer et cascades, nous offre une
liqueur locale, le Casca de Cavalhu, un alcool d'environ 40%, dont nous
cherchons toujours la composition !

Au détour d'une route, nous trouvons un petit village de maisons typiques, reconstruit par un Portugais, formant un lieu de villégiature paisible : www.aldeiadacuada.com

En début de nuit, le chant très particulier des cagarros en pleine période de reproduction nous évoque des plaintes et des hurlements inquiétants. Ils nichent juste devant le petit port de Lajes, récemment aménagé pour recevoir des voiliers de voyage : les places sont limitées et la majorité des pontons fait entre 8 à 9 mètres de long. L'unique ponton d'environ 20m tout juste installé depuis 2 heures, nous permet un amarrage plus confortable que sur le mur en béton soumis à la marée (1m de marnage... cela reste soft !).

Afin de fêter notre arrivée, nous sortons une bouteille de champagne que nous buvons avec Catherine et François d'Ananda II. Ils repartent pour la Bretagne dans la foulée après avoir réparé leur INMARSAT C et leur radar. De notre côté, ce sera Horta sur l'île de Faial pour remettre Frédéric dans l'avion et profiter d'une météo clémente pour réaliser les 130 miles de nuit, une petite dépression étant attendue pour la fin de semaine.