Après 14 jours et 3 heures d'alizés, 6 dorades coryphènes, une cinquantaine de grains, un vent fluctuant de 8 à 43 nœuds, une centaine de manœuvres de génois, de trinquette, ou de grand voile, 3 verres cassés (mais la tasse du patron est toujours intacte), 3 bancs de dauphins, un rorqual (pas si) commun, 14 quarts de 3,5 heures par navigateur, 561000 coups de barre de Raoul sans mot dire, 8 bières (seulement !!!!) à 3, 0 bouteille de vin (difficile à croire), nous apercevons notre premier phare (la Désirade) à 4h30 du matin ce 24 janvier pour un atterrissage dans la marina de Point à Pitre à 12h heure locale.
3 "lapins" prononcés et leurs conséquences immédiates:
- la bosse de ris n°3 qui lâche sur un empannage,
- une vague scélérate qui vient arracher la bouée couronne et le feu à retournement à 1h30, suivi d'un bon entraînement de manœuvre d'homme à la mer pour récupérer la bouée,
- la manille de drisse de génois qui lâche, un génois qui chalute lamentablement à l'eau à 5h30. Difficile de réaliser que par 20 nœuds le vent, le bateau sans génois se traine à 2,3 nœuds. Après un solide petit déjeuner, le père noël en maillot de bain (video online soon) vient réparer l'enrouleur en tête de mat à 17 mètres de haut.
Après une journée de réparations mineures, de grand nettoyage du bateau et de nos quelques affaires, nous reprendrons le large direction les Saintes. Une navigation particulièrement longue de 25 nautiques.
Notre position actuelle le 21 janvier 2010, 20h00 UTC 15°46'99 N 54°51'15 O
"J'ai vu quelque chose dans la vague.. c'est énorme !" Le soleil n'a pas (encore) trop attaqué Antoine et sa vision est parfaite : une Minke whale (un rorqual commun à dessous blanc) d'environ la moitié du voilier soit 7 m surfe dans notre sillage, puis vient jouer avec la quille et l'étrave à grands surfs réguliers pendant plus de 8 h. Spectacle magnifique qui remplit notre journée : son comportement est non agressif et elle s'approche à moins d'un mètre du voilier pour reprendre son souffle, nous permettant d'admirer en détails le mammifère. Est-il attiré par notre hydrogénératrice que nous trainons à l'arrière du voilier ou par la masse de notre 45 pieds qu'il prend pour sa mère ?
La nuit tombée, elle disparaît et la lune reprend du service dans un magnifique ciel étoilé.
Après près de 1600 miles nautiques, la vie du bord est rythmée par la pêche, la lecture et la gite continuelle. Martin persuadé que nous nous rendons au Mexique, s'est mis à faire de nombreuses siestes.
Antoine, attaqué à nouveau pendant son quart de nuit par un poisson volant, s'est soudainement mis (pour la première fois) derrière la cuisinière pour nous réaliser un plat de riz.
Clara qui commence à trouver le temps long, s'est remise à l'aquarelle, alors que JP pense déjà à ses premiers bords de funboard dans la baie des Saintes.
Notre arrivée est prévue à Point à Pître dans la nuit de dimanche à lundi soit 14,5 jours de navigation, en avance sur nos prévisions (16 jours).
Notre position le 17 janvier 2010 à 19h00 UTC
16°18'38'' N
44°34'34'' O
Ca y est ! Les ondes électromagnétiques en mer n'ont plus de secret pour nous ! Loin d'ici l'idée d'aurore boréale, de phénomènes météo étranges ou d'orages perturbant le flux de réception de notre radio BLU, juste une histoire d'alternateur moteur interférant avec notre appareil, nous empêchant la moindre communication.
L'envoi de mails devrait prendre quelques minutes, contre une heure et demie minimum auparavant. Bref nous voici dorénavant connectés, et ce même sans Facebook.
Autre nouvelle d'importante : nous avons franchi la moitié du parcours avec succès, 1050 miles de part et d'autre et 5200 m de fond. Le bateau galope sur la mer comme un bon cheval sillonnerait les champs. Nous avons habillé notre voilier d'une nouvelle garde robe pour l'occasion : trinquette seule (ou génois), et GV affalée. Cela nous permet de mieux descendre, dos aux vagues. Le bateau roule, certes, mais supporte mieux les vagues, les grains (parfois forts) et nous conduit droit au but.
Concernant notre vie à bord, il est toujours aussi difficile de piquer
un sprint, faire un tennis, ou cueillir des myrtilles, mais on tente de le vivre par procuration. Clara s'est lancée dans un festin de choix : cake de dorade, accompagné de pain maison, un délice ! Martin se lance également dans la cuisine : dorade en cuisson froide, le top du japonnais chez vous (en tout cas pour nous), pour vous il vous livrera probablement un peu plus tard.
JP continue les menus travaux sur le bateau (déjà fort bien préparé) : une poulie par ci, une garcette par là...
Antoine avance dans ses récits de piraterie aux Caraïbes, au cas où pour l'arrivée.
Le lave vaisselle marche toujours aussi mal et la baignoire en faience est toujours remplie par du matériel de funboard, nous sommes donc obligés de nous laver dehors entre -20 et +20 degrés de gite avec un fond de bassine d'eau chaude.
Notre position le 15 janvier à 12h00 UTC : N 16°55'20'' O 38°43'64''
Notre progression se poursuit à un rythme soutenu d'environ 150 miles par jour.
La pêche est bonne avec une magnifique dorade coryphène d'environ 10 kg, transformée en sushi (menu T34 pour les intimes). La mer est assez agitée avec une petite houle de 3/4 arrière, dur de se caler à la gite : en plus des poissons volants récoltés sur le pont, vol d'assiettes régulier, maquillage sauce soja et riz,...
Nous profitons de nuits étoilées avec la présence de la lune qui facilite grandement la navigation pour tout l'équipage !
Il nous reste environ 1286 miles à parcourir sur un total de 2000 avant notre arrivée en Guadeloupe que nous pensons atteindre en fin de semaine prochaine si le vent est de la partie.
Notre position, le 12 janvier 2011 : 16°50'13'' N 31°12'83" O
Première occasion d'écrire après 3 jours d'adaptation progressive.
Après un départ de Mindelo le 10 janvier dans un vent relativement soutenu (effet de relief oblige), la mer s'homogénéise progressivement pour laisser place à une grande houle de E/NE. Le soleil domine largement avec, depuis ce matin, quelques passages nuageux faisant une ombre salvatrice sur le bateau et permettant à Martin de recharger en crème solaire. Journée particulièrement active aujourd'hui, avec un banc de dauphins à gérer sur bâbord, une dorade de 4 kg à remonter, découper et cuire (cuisson froide jus de citron à midi, filets grillés le soir). Et enfin, un cargo a croisé sur bâbord. Le gyropilote marche bien. Discret et efficace, il nous permet de dormir, lire, admirer, régler les voiles, se doucher. En plus, il n'a pas besoin de manger, vu que les carnassiers affamés arrachent tous nos leurres. Nous nous sommes fait bombarder par un escadron de poissons volants la nuit dernière. Il faut leur dire d'arrêter, on va bientôt manquer de munitions (citrons verts...). Pour ce qui est du parcours, nous avons simplifié au max : cap 270° jusqu'à la Guadeloupe, nous avons parcouru 131 milles hier, 143 milles aujourd'hui, ce qui (sous toute réserve) confirme nos simulations d'avant départ. Nous sommes sous GV arrisée et génois plein.
Nous partons ce midi pour transater depuis Mindelo, Cap Vert. L'équipage sur-vitaminé est composé de Clara, Martin, Antoine et Jean-Philippe. Nous espérons atteindre la Guadeloupe dans 16 jours environ et vous tiendrons informés de notre progression à travers notre site internet. Arnaud, en France, se charge de mettre en ligne notre position, communiquée grâce à notre BLU/Pactor et notre abonnement Sailmail.
Nous vous disons à bientôt de l'autre côté de l'océan !
Après 7 jours et 18h de navigation, nous voici arrivés au
Cap Vert, pour une brève escale afin de récupérer Antoine et Martin, qui nous
rejoignent dès samedi matin pour transater avec nous. La navigation Nous avons choisi de partir de Las Palmas le mardi 25 en fin
de journée, une nouvelle petite dépression arrivant sur les Canaries avec des
vents de SO. Il nous fallait sortir de la zone rapidement afin de ne pas nous
retrouver coincés à Las Palmas. Au dire de beaucoup de Canariens, la météo est
particulièrement détraquée, en général à cette période de l'année, il n'y a pas
beaucoup de vents de sud. Après 2,5 jours de près dans une mer agitée avec 2 à 3 mètres de houle assez
longue, nous nous sommes retrouvés dans une zone de calme, poursuivant au
moteur pendant 20h environ. Le vent est alors revenu de NE oscillant entre 10
et 24 noeuds.
Enfin les alizés tant attendus et une navigation au portant ! Du
bonheur, cette navigation sous les étoiles et un nouvel an passé en mer. Au fur et à mesure de la descente vers le sud, la chaleur
fut croissante et l'air chargé en sable en provenance d'Afrique. Attaquée en
bottes et veste de quart, la navigation se termine en short et t-shirt. Notre
arrivée à Mindelo a eu lieu de jour, dans cette baie très particulière,
entourée de montagnes à 360 degrés. La veille
Jusqu'à maintenant, nous réalisions une veille régulière
avec des quarts de 2 heures, la personne de quart se reposant par tranche de 20
minutes dans le cockpit. Pour cela nous utilisons un minuteur de cuisine. Vu du
nombre de cargos croisés (6 en 3 jours), nous avons décidé d'assurer une veille
plus light : mise en route du détecteur de radar Mer Veille, notre AIS étant
récepteur mais également émetteur indique notre position aux cargos
environnants (nous disposons d'un CTRX Carbon de chez MC Technology). Il nous
fut alors possible de dormir par tranche de 1 heure. A l'approche des côtes du
Cap Vert, nous avons alors repris une veille classique, ayant constaté que
certains cargos éteignent leur radar et AIS une fois quittées les côtes du Cap
Vert.
Mindelo Plus rien à voir avec ce que j'ai connu lors de mon passage
à la voile en décembre 2006 : des pontons immenses et une marina flambant neuve
a pris place dans la baie. Le mouillage reste toujours possible, avec la
possibilité de laisser son annexe à la Marina pour... 4 euros par jour !
Mindelo change peu à peu de visage, prenant une tournure business : à la
marina, l'eau (ce qu'on peut considérer comme normal vu que l'eau est rare
ici), le wifi ou encore l'électricité sont payants avec une nuitée d'environ 35
euros pour un 14m. Les gardiens d'annexe ont presque disparu, laissant la place
à un complexe piscine / bar / restaurant très « fashion » sur la
jetée. Certaines personnes trouvent l'escale de Mindelo
inintéressante (par rapport aux autres îles). On prend pourtant ici le pouls de
la capitale d'un pays singulier. Un mélange d'Afrique et de Brésil : les peaux
sont noires, les yeux sont vert - bleu, les gens sont "cool", ouverts
aux étrangers, parlant souvent le français (bien mieux que les espagnols qui
n’alignent même pas un mot d’anglais). Côté formalités à l'arrivée, il faut rendre visite à
l'immigration pour tamponner les passeports, puis à la police maritime pour
faire la clearance d'arrivée du voilier. Les administrations travaillent d'une
façon bureaucratique, il ne faut pas être pressé ! Ce pays en plein développement, laisse la part belle aux
investisseurs étrangers (au plus offrant bien entendu). On sent ici que les
choses vont vite, laissant souvent sur le carreau un grand nombre de locaux
qui ne profitent pas de l’essor du tourisme...
Après 7 jours de navigation, nous voici maintenant au Cap Vert ! Le Nouvel An est venu en douceur pendant notre traversée, sous un ciel étoilé, au portant et après avoir mangé un filet de dorade coryphène agrémenté de citron et de baies roses de Graciosa... Nous vous souhaitons une excellente année 2011 à vous tous !
Nous sommes arrivés à Mindelo sur l'île de Sao Vicente mercredi midi et découvrons peu à peu la ville : rues pavées, lauriers roses et hibiscus fleuris, soleil de plomb et retour au portugais.
Une petite vidéo de notre navigation entre Canaries et Cap Vert. Les dauphins, toujours omniprésents autour du voilier, nous montrent le chemin. La chaleur et l'humidité augmentent au fur et à mesure de notre approche des îles Cap Verdiennes...
Environ 1000 miles avalés en 8 jours (soit une petite moyenne de 120 miles par jours) : après deux premiers jours de près dans une mer formée, s'en suit une navigation très paisible dans 10 à 20 nœuds au portant de vent et 1 à 2m de houle ... Que du bonheur !